C'est grâce à la petite Jennifer que tout a commencé il y a déjà 8 ans ...

« Tout a commencé par une rencontre. Une histoire simple.

En Août 2015, je suis pour la première fois au Togo, chez ma belle-mère.

Pour rejoindre la rue principale, je passe régulièrement devant un atelier de couture, où travaille une femme. Ici aussi, ce sont les vacances : ses deux petites filles jouent près d’elle, à l’entrée de l’échoppe.

Un matin, j’entends pour la première fois en passant près d’elles, « Yovo ! Yovo ! ». Ma femme me dit que cela signifie « le blanc » en mina (un des dialectes du Togo). Cela m’amuse, et je leur souris.

Le lendemain, en entendant de nouveau les fillettes m’interpeller, « wovo ! wovo ! », je fais arrêter la voiture malgré les réticences de mon entourage, plutôt enclin à la discrétion. Je me dirige vers elles : la plus grande des filles recule, inquiète de ma soudaine venue qui brise les habitudes quotidiennes. En revanche, la plus jeune, âgée de 4 ans me laisse l’approcher. Visiblement, elle comprend un peu plus ma langue que moi la sienne, et je l’amuse. Un lien se crée.

Durant les quinze derniers jours de mon séjour, je suis passé les voir à plusieurs reprises, me faisant un plaisir de leur apporter des confiseries. Même si l’aînée restait toujours plus ou moins en retrait, le courant était passé entre les fillettes et le « wovo ».

Le jour de mon départ, je demande à ma belle-mère de remettre aux enfants quelques gâteaux que je venais d’acheter.

Sans réfléchir, je lui demande alors ce que je pourrais faire de plus pour elles à part leur donner des sucreries.

Ma belle-mère m’explique que l’essentiel pour ces enfants est de manger régulièrement et d’être scolarisés. Leur père survit de petits boulots, la mère a beaucoup de difficultés à subvenir aux besoins de ses deux filles : elle ne pourra certainement pas inscrire l’aînée à l’école à la rentrée. Et ici, les maternelles sont rares et privées : la plus jeune est continuellement avec sa mère à son travail.

Permettre que cette petite fille soit scolarisée s’est immédiatement imposé à nous. C’était une évidence. Mais pourquoi n’aider qu’un seul enfant ? Le choix de dix enfants nous semblait un bon début. Ma femme et moi avons décidé d’en parrainer deux. Nous avons trouvé rapidement les huit autres parrains.

L’association était née.

La première année s’est écoulée. C’est un succès : grâce aux parrains qui nous ont rejoints, ce sont aujourd’hui dix enfants qui bénéficient d’une scolarité. Cette expérience concluante nous permet, pour la rentrée 2016-2017, de renouveler l’opération : dix nouveaux parrains vont nous rejoindre pour aider dix autres enfants. 

Sept années plus tard, quarante et un enfants sont parrainés.

Continuons ensemble. Car maintenant, c’est avec vous que nous allons faire vivre l’association sur le long terme.

David Sarrio